Étymologiquement, le bonheur vient de l'expression « bon urû ».

 

·         Eür est issu du latin augurium qui signifie « accroissement accordé par les dieux à une entreprise ».

 

            Du point de vue de l'étymologie, le bonheur est l'aboutissement d'une construction, et qu'il ne saurait être confondu avec une joie passagère. Le fait que la création d'un auteur s'accroisse durablement provoque en lui-même l'accumulation des satisfactions, ce qui le mène au bonheur.

 

Le bonheur est un état durable de plénitude et de satisfaction, état agréable et équilibré de l'esprit et du corps, d'où la souffrance, le stress, l'inquiétude et le trouble sont absent.

 

Selon Kant (philosophe du 18ème siècle), la notion même de bonheur pose d’abord un problème, car le contenu concret en est impossible à cerner.

 

« Le concept de bonheur n’est pas un concept que l’homme abstrait de ses instincts et qu’il extrait en lui-même de son animalité, mais c’est une simple idée d’un état, à laquelle il veut rendre adéquat cet état sous des conditions simplement empiriques (ce qui est impossible) » [1]

 

Kant ne voit donc pas que le bonheur n'est pas une "simple idée" mais bien la réalité d'un sentiment que la conscience reconnaît spontanément comme joie accompagnée de plénitude.

 

De même il pense, à tort, que le bonheur supposerait que nous puissions satisfaire tous nos désirs, pleinement et sans interruption :

 

« Le bonheur est la satisfaction de toutes nos inclinations, évidemment ce programme est irréalisable ! Mais le bonheur ne demande en réalité que de satisfaire nos besoins, c'est-à-dire nos seuls désirs naturels et nécessaires

Chacun, sous l’impulsion de sa nature, est cependant porté à rechercher son propre bonheur. Mais du fait de l’irréalisme du contenu du concept, quiconque veut se donner comme impératif dans la vie de se consacrer effectivement à cette recherche sera bien embarrassé :

 

 « Le concept de bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et veut. La raison en est que tous les éléments qui font partie du concept de bonheur sont dans leur ensemble empiriques, c’est-à-dire doivent être empruntés à l’expérience, et que cependant pour l’idée du bonheur, un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future est nécessaire. Or il est impossible qu’un être fini si perspicace et en même temps si puissant qu’on le suppose se fasse un concept déterminé de ce qu’il veut véritablement. .. Richesse ? ….Connaissances ? … Longue vie ?… Santé ? … Il n’y a donc pas à cet égard d’impératif qui puisse commander au sens strict du mot de faire ce qui rend heureux, par ce que le bonheur est un idéal non de la raison mais de l’imagination. » [3]

Tout cela n’empêche pas bien sûr que chacun ait pour premier mouvement naturel de se mettre à la poursuite de son bonheur propre, et que beaucoup parviennent à le trouver et à le comprendre de manière tout à fait déterminée !